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La Commission européenne voit l’élargissement en rose

 

Pour les dix nouveaux états membres, l’élargissement a permis d'accélérer la croissance économique. Celle-ci est en moyenne de 3,75 % l’an entre 1997 et 2005 (2,5 % pour les 15). Le revenu par habitant qui représentait  44% de celui de l’Union Européenne en 1997 est passé à 50% en 2005. Mais le taux de chômage, situé à 13,4 % (soit 5,5% de plus que l’Union des 15)  reste l’ombre au tableau.

L’ adoption de l’acquis communautaire (droit communautaire) a conduit à l’abandon du système de planification centrale, à la  stabilisation des marchés financiers, et a ouvert de nouvelles opportunités de commerce et d’investissement pour les entreprises de l’Union européenne des 15. La part des 15 dans le total des échanges des dix nouveaux membres est ainsi passée d’environ 56 % en 1993 à 62 % en 2005. Pour les dix nouveaux membres en revanche, leur situation se caractérise par des déficits commerciaux « significatifs », ce que l’étude relativise en remarquant que c’est un cas courant  dans les économies en phase de rattrapage et que d’autre part, la situation s’améliore.

L’ étude réfute également que l’élargissement ait entraîné des délocalisations importantes : si les dix ont attiré un volume record d’investissements directs étrangers, passant d’un montant pratiquement nul il y a dix ans à  191 milliards d’euros en 2004 (soit 40% du PIB), ce volume impressionnant ne représente que  4% du total des investissement réalisés par les entreprises des anciens membres, très loin donc des 53% effectués dans les pays de l’Union européenne des 15 et même des 12% à destination des Etats-Unis.

Quant à l’arrivée massive de travailleurs en provenance de l’est dans les pays de l’ouest, elle ne s’est pas produite, ce qui pourrait s’expliquer par les restrictions pratiquées par de nombreux états membres (le Royaume-Uni, l’Irlande et le Suède sont les seuls pays a avoir ouvert leurs marchés du travail aux travailleurs des nouveaux membres dès 2004). Mais cette explication est insuffisante puisque les trois pays qui n’ont pratiqué aucune restriction n’ont pas connu l’invasion annoncée ni une aggravation du chômage. Au Royaume-Uni, par exemple, ce sont quelque 350,000 travailleurs, principalement originaires  de Pologne et de Lituanie, qui sont arrivés de mai 2004 à décembre 2005, en Irlande, 140 000. Constat qui explique que d’autres pays viennent de décider de lever totalement ou partiellement les restrictions qu’ils pratiquaient.

Ainsi peint en rose, le tableau de l’élargissement peut surprendre. 

Il est impossible de savoir avec certitude ce qu’auraient été les chiffres donnés sans l’élargissement et il faudra  avoir plus de recul pour en apprécier plus justement les effets, y compris sur le plan politique et sur celui du fonctionnement de l’Union européenne, ce que n’aborde pas la communication de la Commission et c’est dommage.

09/05/2006

 

En savoir plus:

Pas de libre circulation pour les travailleurs de l'Est

Le Parlement européen veut mettre un frein à l'élargissement de l'Union européenne

Etude de la Commission: "Enlargement, two years after : an economic evaluation" 

Enlargment, two years after

( Ce texte constitue un outil de documentation n'engageant pas la responsabilité des institutions européennes. Seule fait foi la législation européenne qui est publiée dans les éditions papier du Journal Officiel de l'Union Européenne).

 

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