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Referendum en Irlande sur le traité de Lisbonne : c'est "no"

 

Cet après-midi (cet article est mis en ligne à 16h30), les résultats définitifs du vote des irlandais sur le traité de Lisbonne ne sont pas encore connus mais le non est donné gagnant par la  télévision publique irlandaise RTE à une majorité tournant autour de 54-55%..

D’ après les informations connues à cette heure, le vote non est élevé dans les zones rurales et ouvrières, mais le soutien des classes moyennes au traité a été moindre qu’escompté. Sur les 3 millions et un peu plus d’électeurs,  40% à 45 % d’entre eux se seraient déplacés pour voter selon la RTE,  50 % selon l'Irish Times (la participation était de 34,8% en 2001 lors du vote de rejet du traité de Nice). Si le résultat final donnait un faible écart de voix, un recomptage national pourrait être organisé, ce qui repousserait la publication officielle des résultats à la soirée.

Devant la perspective d’une victoire du non, le Ministre des Affaires Etrangères irlandais a déclaré qu’il y avait eu un défaut d’information. Argument qui nous ramène, nous autres français, trois ans en arrière. Il est curieux que les diagnostics se suivent et se ressemblent sans provoquer une remise en question. De son côté le camp du non prétend que le rejet sera suivi d’une renégociation favorable à l’Irlande, c’est-à-dire conforme à ses vœux. Là encore, un français pourrait se croire ramené au printemps 2005.

Que peut-il se passer, en cas de victoire du non ?

Actuellement, 18 pays membres ont ratifié par voie parlementaire le traité de Lisbonne (Allemagne, Autriche, Bulgarie, Danemark, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte,  Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie)

En 2001, les irlandais avaient rejeté le traité de Nice. Après des négociations, un nouveau referendum avait été organisé. Il avait permis le vote du traité. Cette fois, cependant, il pourrait en aller différemment car le Gouvernement irlandais a déclaré qu’il n’y aurait pas d’autre vote.

Dans ce cas, il faudrait trouver un "arrangement juridique" entre l'Irlande et les 26 autres membres de l'Union européenne comme l’a dit le Secrétaire d’Etat français  aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet. Ce qui en clair, peut signifier que les ratifications se poursuivraient, que la signature de l’Irlande serait retirée du traité de Lisbonne et que les irlandais resteraient soumis aux règles du traité de Nice, le traité de Lisbonne s’appliquerant aux 26 autres.

Peut-on imaginer d’autres scenarii ? Peut-être, mais encore faudra-t-il compter avec les pays qui ont déjà ratifié et qui n'acceteront sans doute pas une seconde fois une remise en cause du processus. Il faut cependant  attendre pour savoir comment les irlandais eux-mêmes envisagent leur participation à l’Union européenne et quel est le contenu de l’initiative commune franco allemande annoncée par Nicolas Sarkozy en cas de victoire du non en Irlande.

13/06/2008

 

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