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Le Brexit sur les rails : tout reste à faire


Soulagement dans l’Union européenne et au Royaume-Uni : les résultats des élections du 12 décembre 2019 clarifient le sort du brexit en donnant à son défenseur, le Premier ministre, Boris Johnson, une confortable majorité. Les conservateurs obtiennent en effet 365 sièges sur les 650 que compte la Chambre des communes, soit 47 de plus que dans la précédente législature. Le parti travailliste s’effondre, avec 203 sièges, soit 59 de moins que précédemment (1). Avec cette majorité, Boris Johnson va pouvoir faire voter le projet d’accord de retrait qu’il avait négocié avec l’Union européenne. Ce devrait être fait en décembre.

Le brexit est donc inéluctable et aura lieu au plus tard le 31 janvier 2020. A partir de là, s’ouvre une étape transitoire durant laquelle le Royaume-Uni et l’UE négocieront un accord commercial qui constituera le cadre de leur nouvelle relation. Cette étape transitoire doit se terminer le 31 décembre 2020 mais elle peut être renouvelée deux fois pour un an d'un commun accord entre le Royaume-Uni et l’UE. Le nouvel accord devra lors être ratifié par toutes les parties c’est-à-dire par le Royaume-Uni et par les 27 états membres.

C’est pourquoi le brexit n’est pas terminé. Loin de là.

Et il va falloir que Boris Johnson l’explique à ses l’électeurs dont beaucoup pensent certainement qu’après le 31 janvier, le Royaume-Uni est libéré de l’UE. Or, il n’en est rien : durant la période de transition, le Royaume-Uni va devoir continuer à appliquer les règles communautaires comme s’il était encore membre de l’UE mais sans pouvoir participer aux décisions qui seront prises, et en étant obligé de continuer à payer sa contribution au budget communautaire.

C’est là un premier point qui peut s’avérer problématique. Il y en a d’autres.

Boris Johnson veut que les négociations de l’accord aillent vite et soient menées tambour battant. L’Union européenne n’a pas la même vision des choses comme l’ont déjà dit plusieurs responsables qui ont rappelé qu’un accord commercial de cette envergure ne pourra pas se négocier à la va vite, sauf si on se limite à un accord commercial sur les biens, ce qui signifie que de larges pans de l’économie, dont les services, ne profiteront pas de l’accès au marché européen. Et quid du dossier épineux de la pêche ? Quid de la libre circulation des personnes ? Les sources de contentieux ne manquent pas. C’est pourquoi il faudra plus que quelques mois pour parvenir à l’accord ambitieux de libre échange qu’a promis Boris Johnson pour tenter d’amadouer ceux que le brexit effraie.  Comment réagiront les pro brexit ?

Un autre motif de préoccupation pour Boris Johnson est le résultat obtenu par le Scottish Nationalist Party (SNP), qui gagne 48 sièges, soit treize de plus que précédemment, sur les 59 alloués à l’Ecosse. Cette victoire du parti pro indépendance conforte les dirigeants écossais dans leur volonté d’organiser un référendum d'indépendance, ce que refuse Boris Johnson.  La même tentation séparatiste peut se développer en Irlande du Nord, où la déconfiture des unionistes du DUP renforce mécaniquement les tenants de la réunification d’une île, au moment où le brexit menace de l’isoler du reste du Royaume-Uni.
 




1 – Résultats complets : Conservative : 365  -  Labour : 202 - Scottish National party : 48  - Liberal Democrats :11  - Democratic Unionist party : 8 - Sinn Féin: 7 - Plaid Cymru : 4  - Social Democratic and Labour party : 2 - Green : 1 - Alliance party : 1  - Brexit party : 0 - Others : 1  

 

 

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