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Pour en finir avec la dépendance énergétique de l’UE : le plan REPowerUE

 

 

 

importation énergie union européenne

Image : fournisseurs d'energie de l'UE
Part dans les importations de gaz naturel de l’UE, 2021 Source : Commission européenne

 

 

Aujourd’hui débute un Conseil européen crucial pour l’avenir de l’UE car il va devoir trouver les voies d’une souveraineté et d’une indépendance européennes dans un monde instable où les alliés d’aujourd’hui peuvent devenir les adversaires voire les ennemis de demain. Dans cette perspective, la Commission européenne a présenté le 8 mars, une « ébauche » de plan pour accélérer l’indépendance énergétique de l’UE notamment par rapport aux combustibles fossiles russes.

Il s’agit, sous la pression des circonstances, d’accélérer le calendrier prévu par le « Pacte vert pour l’Europe » qui prévoit en particulier le recours à des énergies propres et renouvelables grâce à un ensemble d’actions connues sous le nom de « Fit for 55 ». A l’époque, l’objectif mis en avant était celui d’une transition économique respectueuse de l’environnement. Aujourd’hui, l’urgence est également de ne plus dépendre de la Russie. Ce nouveau contexte doit être rappelé car il va certainement influer sur les choix qui seront faits. On se souvient par exemple, qu’il y a quelques semaines, l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie européenne (liste des investissements compatibles avec le développement durable) avait fait polémique. Aujourd’hui le nucléaire apparait aussi, non seulement comme une énergie qui n’émet pas de gaz à effet de serre mais comme un des instruments de l’indépendance énergétique. Mais pas en Allemagne cependant qui voit dans le gaz la garantie de sa sécurité et refuse de prolonger la durée de vie des centrales existantes : les positions des états sont divergentes, même s’il y a consensus pour mettre l’accent sur l’indépendance énergétique. D’autres revirements peuvent intervenir (est-ce que l’exploitation du gaz de schiste continuera à être bannie ?).

Pour la Commission européenne cependant il n’est pas question de remettre en cause la stratégie définie dans le Pacte vert, mais il faut passer à la vitesse supérieure. Le plan proposé (appelé REPowerEU) se fondera sur deux piliers : la diversification des énergies et des fournisseurs, et la réduction plus rapide de l'utilisation des combustibles fossiles.


En 2021, L’UE a importé 90 % de sa consommation de gaz et la Russie fourni plus de 40 % de la quantité totale de gaz consommée. 27 % des importations de pétrole et 46 % des importations de charbon proviennent également de Russie.  Pour diversifier l'approvisionnement en gaz, la Commission propose s’augmenter les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) et par gazoduc provenant de fournisseurs non russes. Le but, ambitieux (est-il tenable ?), est de réduire la demande de l'UE en gaz russe de deux tiers avant la fin de l’année. Il faut aussi diversifier les énergies en augmentant les volumes de production et d'importations de biométhane et d'hydrogène.

Le 16 février 2016 la Commission européenne avait publié un memo sur le GNL. Elle y rappelait que le gaz naturel représente environ un quart de la consommation totale d’énergie de l’UE. Le GNL présente l’avantage de pourvoir être importé auprès d'un large éventail de pays fournisseurs dans le monde entier. Le Qatar est le plus gros fournisseur mondial de GNL. D'autres fournisseurs importants sont le Nigeria, la Malaisie, l’Indonésie, l’Australie, les Etats-Unis depuis la mise en service de nouvelles installations. S’il existe edans l’UE un nombre important de terminaux, ils sont concentrés dans certaines zones et dans les régions d’Europe du Sud-Est, d’Europe centrale et de la mer Baltique, beaucoup de pays n’ont pas accès au GNL.

 

Depuis ce memo, le constat n’a guère changé. Les propositions de mesures à mettre en œuvre non plus : développer les projets transfrontaliers, tels que les connexions essentielles entre le Portugal, l’Espagne et la France et entre la Bulgarie et la Grèce, est une des priorités.
Autre pistes proposées : l’augmentation de la production de biométhane de l’UE à partir de sources de biomasse durables, notamment de déchets et résidus agricoles et d’hydrogène renouvelable.

Est-ce l’assurance de réduire la dépendance à l’égard de la Russie ? Les choses ne sont pas si simples. Deux exemples : actuellement la quasi-totalité de l’hydrogène produit est produit à partir de gaz fossile. Pour produire de l’hydrogène « propre » il faut développer des méthodes d’extraction alternatives (à partir d’électricité renouvelable…ou nucléaire). Deuxième exemple : les installations de stockage de GNL  utilisent des alliages incluant du nickel, importé en grande partie de…Russie.


Deuxième pilier du plan REPowerUE : les économies d’énergie fossile. Il comprend la réduction plus rapide de l'utilisation des combustibles fossiles dans les habitations, les bâtiments, l’industrie et le système électrique, en renforçant l'efficacité énergétique, en augmentant le recours aux énergies renouvelables et à l'électrification et en luttant contre les goulets d'étranglement dans les infrastructures.

 

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